Davey Wavey est un blogueur célèbre. Très célèbre. Ses chaines Youtube comptent plus de 700 000 abonnés et il est arrivé à ce résultat sans avoir derrière lui un quelconque annonceur sponsor. En même temps, c’est logique, Davey n’est pas un comique façon Norman Fédévidéo et il est gay. En fait, Davey est un blogueur comme tant d’autre, qui parle essentiellement de sujets qui l’intéressent. Ses petits plus sont qu’il n’est pas con, parfois avec beaucoup d’humour, qu’il est passablement bel homme et qu’il est la plupart du temps torse nu.
Bref, Davey fait son petit bonhomme de chemin sur la toile. Et puis, paf, ont commencé à fuiter des images de lui … plus dénudées que d’habitude. En fait, ces images donnent un aperçu sexuellement explicite du garçon. C’est le genre de trucs qui peut foutre une accrière en l’air, aux USA, mais pas seulement. En France, on aime bien que nos stars, politiques ou autres aient une vie sexuelle débordante, mais serions nous aussi décomplexés sur le sujet si nous avions sous les yeux les images des frasques de notre président ou de l’infortuné DSK ?
La réaction du bonhomme est intéressante : non seulement il ne nie pas, mais il est tout comptes faits, sinon fier, du moins très à l’aise avec le coté public de ces images. Ok, on peut le voir à poil et en érection. So what ?
Il y a dans cette position quelque chose d’intéressant : comme beaucoup d’hommes de sa génération, Internet fait partie – ou a fait partie – de sa sexualité. C’est une vérité pour des millions de personnes. Contrairement à beaucoup de personnes, Davey est très à l’aise avec son corps. C’est même un sujet récurrent chez lui, et cela n’a rien à voir avec son physique avantageux. Du coup, il assume. Et du coup, l’histoire se dégonfle. Après tout, est-ce vraiment une surprise que quelques photos de lui, un peu olé-olé, trainent ici et là ? En fait non. Et, mis à part le coté sexy du bonhomme …
Tout le monde s’en fout.
Eh oui, Internet change le monde. Pas seulement en nous permettant d’accéder à une somme d’informations autrefois hors de portée, mais aussi en nous permettant de réaliser que nous sommes très nombreux à partager ces comportements, banals ou moins banals, socialement acceptables ou considérés comme honteux. Alors qu’on vit dans une société qui est si prompte à jeter l’opprobre – vous êtes trop gros, trop maigre, trop pauvre, sans goût, sans le dernier gadget à la mode, pas avec la bonne orientation sexuelle, pas avec la bonne foi, pas dans la bonne école, le bon quartier, la bonne ville (je peux continuer ad nauseam) – il nous dit tranquillement que l’opprobre n’existe que si on l’accepte.
Cela pourrait changer pas mal de choses.
*PS : pour celles et ceux qui n’ont pas compris le titre …